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Notre histoire

Racontars sauvages

Grâce au soutien de la Fondation Albert de Monaco dans la cadre de l'initiative cohabitation Homme-Faune Sauvage, Morgane et Marie peuvent se concentrer sur la création de cette BD tant rêvée!

Synopsis

Juin 2022. Alors que l’on parle d’un énième record de chaleur ou de sécheresses drastiques de part et autre du globe, un auteur parisien à la gloire passée se retrouve contraint de séjourner toute la saison estivale dans la vallée des Merveilles pour écrire un roman dystopique sur l’avenir qui nous attend.

 

Sous la pression de son éditeur et ami, qui voit dans le récit de l’effondrement de la biodiversité un succès de librairie, Alain Daguillon, connu pour son cynisme et la noirceur de ses textes, va explorer les alpages pour saisir la catastrophe silencieuse en cours. Seulement voilà. Si Alain est certes fin analyste des passions humaines, il s’avère totalement aveugle en ce qui concerne le reste du vivant.

Insensible à ces décors beaucoup trop bucoliques à son goût, il arrive vite au constat que « quoiqu’on en dise, la Nature, c’est quand même sacrément chiant ».

 

Ce n’est qu’au fur et à mesure des rencontres et des histoires qu’on lui confie, qu’il apprend à développer une approche sensible du milieu dans lequel il doit vivre. Il se confronte à une faune et une flore sauvages, et en découvre les subtilités grâce aux échanges avec les habitants des lieux. Les anecdotes, piquantes, absurdes ou surprenantes, et les réflexions des différents personnages affûtent son regard, ouïe et goût. Elles nourrissent son carnet de note dans lesquels des entretiens impromptus avec une bergère philosophe cohabitent avec les commentaires d’un ethno botaniste outremangeur de feuilles, la passion d’un naturaliste exalté, mais aussi avec les confidences d’un garde de parc proche de Don Quichotte et les remarques spirituelles d’une randonneuse singulière.

 

Ce premier tome se termine sur une veillée. Bergers et autres usagers de ces alpages se retrouvent, perpétuant une tradition séculaire, à composer leur récit commun, manière si humaine de donner une réalité et un sens à l’absurde gratuité de la vie.

Ces racontars sauvages, mythologies sans autre validité qu’elles subsistent à travers les âges, façonnent notre rapport au monde. Alain en tire bien plus qu’un roman apocalyptique. S’il reste cet homme acide et sarcastique, ses préjugés se sont frottés à la réalité de l’ordinaire, plus complexe et qui impose une vision un peu moins anthropocentrée.

Il n’en ressort pas forcément meilleur, mais il sait presque désormais nommer ce qui l’entoure et n’écrase plus les bousiers de la même façon.

 

A vrai dire, il ne le fait plus tant que ça.

Note d'intention

C’est un besoin ressenti par les médiatrices pastorales saisonnières employées par le Parc national du Mercantour en Roya Bévéra qui est à l’origine de ce projet.

 

Dans ces territoires à la fois protégés, très fréquentés, et exploités, il y a de véritables enjeux concernant la cohabitation entre troupeaux, randonneurs et préservation de la faune et flore sauvages.

Evoquer ces tensions via une BD s'est assez vite présenté comme une belle occasion d'aller à la rencontre des bergers et bergères, de récolter anecdotes amusantes ou tragiques, petites bribes poétiques et parfois véritables dissertations sur leurs pratiques, tantôt essentielles à l'équilibre du milieu, tantôt acte de résistance face aux nouveaux usages des alpages plusieurs fois centenaires.

 

Au fur et à mesure des entretiens et des lectures, mais aussi suite à l’obtention d’une bourse par la fondation Albert II de Monaco (Initiative Homme - Faune Sauvage), le scénario s’est orienté vers une réflexion sur la cohabitation avec les espèces sauvages qui peuplent ces montagnes. Il n’est plus seulement question d’étudier les rapports entre touristes, éleveurs et prédateurs mais d’interroger ce qui nous lie ou nous sépare des autres vivants, que nous n’évaluons bien souvent qu’en fonction du bénéfice que l’on en tire ou non.

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